Firmin
Enterré sous le hêtre
Tout au fond du jardin,
Pourrit un petit être
Qui s'appelait Firmin
Quand, pressé par l'urine,
Je gagne les latrines
En courant dans le froid,
Je sens monter l'effroi
Car le temps m'est compté
Réveillé par mes pas
Il cherche à remonter
Pour accourir vers moi
Ayant atteint l'abri,
Je presse ma vessie
Et fige mes poumons
La main en pavillon
Je guette les indices,
Râle ou halètement,
Mais le bruit de la pisse
Est le seul que j'entends
Miction effectuée,
Je cours vers la maison
Sans jamais regarder
Dans cette direction
De peur d'apercevoir
Ses deux yeux putréfiés
Et le pelage noir
De son corps exhumé